Mali: Les partis politiques face à la menace « de dissolution »

A quelques jours de l’ouverture des consultations avec les forces vives de la Nation sur la relecture de la Charte des partis politique, la classe politique fait face à une bataille. Celle relative à une menace « à la dissolution de tous les partis politiques » fortement réclamée par les partisans des autorités de la transition.

Les différentes manifestations organisées le week-end dernier à travers le pays par les forces vives en soutien aux autorités de la transition contre l’agression Algérienne ont largement affichées les intentions de ceux qui prônent la dissolution des partis politiques et la continuation de la transition pour les cinq prochaines années . « Le peuple veut une continuité avec « Asso » dimunitif du nom du Général Assimi Goïta », a lancé Mamadou Sidibé dans l’amphi 1000 places du Centre internationale de conférence de Bamako, où des centaines de soutien à la transition s’étaient donnés rendez-vous le samedi dernier.

A Bamako en passant par Paris jusqu’à l’intérieur du pays, ces manifestations qui étaient organisées pour dénoncer la destruction du drone Akinci de l’armée de l’Air par l’Algérie ont vite pris d’autres objectifs. Les manifestants ont majoritairement dans les différentes villes demandées, à la grande surprise, « la dissolution pure et simple des partis politiques » et « la prolongation de la transition de 5 ans ».

Dans la ville minière de Sadiola, où le collectif pour la Défense des Militaires avait appelé la population à battre le pavé contre l’agression algérienne, le message était clair : « Nous voulons la prolongation de la transition de 5 ans et la dissolutions de tous les partis politiques ». Sur les pancartes, on pouvait lire en plus de cette phrase, des slogans hostiles à l’Algérie voisine : « l’Algérie parrain des terroristes et sponsor international du terrorisme ». En plus de crise avec l’Algérie, ces manifestants veulent que le Mali se conforme aux transitions du Burkina Faso et du Niger dont les dirigeants portent désormais le Président de la République et bénéficient d’office d’un mandat électif de 5 ans et ont mis fin à la vie politique.

Cette menace de « dissolution des partis » est tellement prise au sérieux par les politiques que plusieurs réunions ont été tenues par les chefs de partis pendant le week-end. La classe politique craigne que le gouvernement ne profite des consultations des forces vives de la Nation sur la relecture de la loi N°05-047 du 15 août 2005 portant Charte des partis politiques en République du Mali, pour annoncer la dissolution. D’ores et déjà, les forces vives qui devraient animer ces assises ne cachent pas leur intention de prendre une résolution à ce sens-là.

En prélude de ces assises, qui débutent ce mercredi 16 avril 2025 dans les régions, le district de Bamako et le 29 avril 2025 pour la phase nationale, les chefs des partis politiques se mobilisent pour faire valider leurs propositions au gouvernement. Les partis politiques membres du forum des partis et mouvements politiques (FPMP) présidé par Mamadou Sidibé et l’initiative des Partis politiques pour la charte (IPAC) dirigé par Me Mountaga Tall ont tenu une réunion importante pour convenir sur la démarche consensuelle à suivre lors de ces consultations .

Dans une lettre circulaire en date 12 avril 2025, le secrétaire général de l’ADEMA a appelé ses Camarades Secrétaires généraux des Sections sur les lignes à défendre lors de ces assises. Les orientations de l’ADEMA dans cette lettre circulaire sont : « la défense du respect strict du principe du multipartisme intégral inscrit dans la Constitution, – l’assainissement du domaine politique en appliquant des conditions objectives restrictives de création, de fonctionnement et de financement des partis politiques, la prise en compte des statuts de l’opposition et de son Chef de file dans la Charte des partis politiques et l’interdiction du nomadisme politique en cours de mandat ».

Maliweb.net

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