L’Association des Magistrats durcit le ton : « Si le ministre de la Justice ne revient pas sur sa décision…»

CONAKRY- Jusqu’où ira le bras de fer entre l’Association des Magistrats de Guinée (AMG) et le Garde des Sceaux ? Alors que le ministre de la justice, Alphonse Charles Wright, qualifie de « non-évènement » le débrayage lancé par l’Association des Magistrats de Guinée, le porte-parole de cette entité promet un durcissement de ton si jamais le président du tribunal de première instance de Labé et le substitut du procureur de la même juridiction ne sont pas rétablis dans leurs fonctions respectives. Kaman Théophile Magloire Kouadjo a répondu aux questions d’un confrère. Entretien !

Quel bilan faites-vous du mot d’ordre que vous avez lancé à vos collègues magistrats ?


KAMAN THÉOPHILE MAGLOIRE KOUADJO : L’avis de débraillage est suivi par le maximum de magistrats dans la plupart des juridictions dont nous avons reçu les échos. Nous pensons que pour l’heure, la demande que nous avons faite à destination des magistrats est suivie. Et, c’est ce que nous recherchons.

Réellement qu’est-ce qui vous a poussé à prendre cette décision d’aller à une telle extrémité ?

Ce qui nous a amené à cette extrémité, c’est parce que toutes les autres voies de dénonciation que nous avons utilisées n’ont pas porté. Donc, nous nous sommes vus dans l’obligation d’aller à ce niveau parce que nous sommes sûrs qu’il y a une nécessité de sauver la justice, de sauver le travail des magistrats et de rassurer les magistrats davantage dans le cadre de leurs activités, les magistrats ne demandent que ça.

Les magistrats veulent qu’on crée des conditions idoines pour leur permettre de travailler et qu’ils ne soient pas inquiétés lorsqu’ils rendent une décision, qu’on ne donne pas l’impression aux citoyens que lorsque du perds une procédure, c’est la faute du magistrat et il faut venir voir un garde des sceaux ou aller voir quelqu’un de haut perché à un certain niveau pour qu’il puisse lui faire des remontrances ou une pression.

Il faut exercer les voies de recours, c’est ce que la loi recommande et c’est ce que nous demandons. Que les citoyens observent et l’autorité vers laquelle elle se dirige que cette autorité puisse également observer cette voie de recours.


Etes-vous sûrs que tous vos collègues magistrats vont suivre ce mouvement ?

Dans la majorité, les collègues suivent déjà le mouvement. Nous espérons que s’il y a d’autres qui n’ont pas encore rejoint le groupe, ils le feront au plus vite que possible parce que nous sommes conscients du fait que seuls nous ne pouvons rien. Nous ne faisons pas un combat pour ou contre un individu. Au fur et à mesure que les gens se rendront compte que nous faisons quelque chose pour l’ensemble des magistrats, je pense qu’ils vont rejoindre la danse s’ils n’ont pas encore fait.

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