Voyage clandestin vers l’Europe : Tely Baldé raconte son odyssée…

LABE- Abdoulaye Tely Baldé avait 17 ans quand il a décidé de prendre la route de l’immigration clandestine vers l’Europe. Ce jeune originaire de Labé, faisait la 12ème année. Il a quitté la Guinée, en décembre 2019 pour rejoindre le vieux continent via le désert, passant par le Mali, l’Algérie ensuite le Maroc. Avec ses trois compagnons d’infortunes, il est le seul à avoir « échoué » aux portes de l’Espagne. Africaguinee.com l’a rencontré. Ce rescapé de Ceuta raconte son odyssée dans ce voyage clandestin.

« Je remercie Dieu de m’avoir permis de rentrer vivant. J’ai quitté la Guinée, avec trois (3) compagnons fin 2019. L’un est au Maroc, l’autre à Paris, moi je suis là. Nous sommes allés au Mali, ensuite l’Algérie où nous avons passé 4 mois avant de rallier le Maroc. C’est à partir du Maroc que nous avons informé les parents que nous sommes partis. Là, la vie était dure pour nous, nous avons passé des nuits à la belle étoile. Finalement nous avons décidé d’aller à la barrière pour tenter notre chance.

La première fois, je suis allé avec un grand frère de Mamou. Lors du premier essai, il avait franchi les barbelés. Malheureusement pour moi, j’ai été arrêté et retourné en territoire marocain. J’ai travaillé encore dur pour trouver de quoi financer un voyage pour retourner dans la forêt. C’est deux (2) mois après que j’ai pu retourner.

Nous avons mené l’assaut avec au moins 450 migrants. Cette fois, on avait réussi à franchir la zone internationale pour arriver à Ceuta. La Garde civile avait ramené quelques-uns par la force dans le territoire marocain. J’en faisais partie. Nous avons été conduits en prison à Tétouane. Un mois après j’été déporté en Guinée avec d’autres.

Cette offensive à la barrière a été une nuit longue pour tout le monde. Ce jour-là, il y a eu des morts, des blessés graves. Mon genou s’est déboité. Je retrouve peu à peu l’usage de ma jambe. J’avais reçu un coup violent sur la tête venant d’un gendarme marocain. Les cheveux ont à peine poussé dessus, sinon vous auriez vu la cicatrice. Ce jour, les agents étaient plus nombreux que nous. Nous étions environs 450 migrants, mais les gendarmes étaient au moins un millier côté marocain tout comme le côté espagnol. Leur nombre était important. J’avais perdu un ami cette nuit. Dans la prison de Tétouane, il y avait beaucoup de malades parmi nous, il y a eu des fracturés, des blessés. C’était une nuit d’enfer. Nous avions crié pour que ceux-ci bénéficient des soins.

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