Côte d'Ivoire: un ministre accusé de viol
En Côte d'Ivoire, la Ligue des droits des femmes appelle à l’établissement d’une enquête impartiale et au suivi de la procédure judiciaire dans l’affaire visant le ministre de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin. Celui que l'on surnomme KKB est accusé de viol par une ancienne collaboratrice. Des faits qu'il conteste. La Ligue ivoirienne des droits des femmes s’inquiète notamment du désistement de l’avocat de la partie civile, quelques jours après l’ouverture de l’enquête judiciaire.
La plaignante, une chanteuse camerounaise installée en Côte d’Ivoire, et la Ligue ivoirienne des droits des femmes regrettent ne pas être en mesure de payer la somme de 1 million 500 000 francs CFA de frais d’honoraires, demandée par le cabinet d’avocat.
Meganne Boho, présidente de la Ligue, lance un appel « aux bonnes volontés » aux professionnels du droit. « Dans la plupart des cas, les honoraires d’un avocat ne sont pas à la portée de tous. Et accompagner une survivante de viol, avec (cette somme), ce n’est pas possible, parce qu’on n’a pas ces fonds-là dans la caisse. Et comme je l’ai dit, nous sommes une association de bénévoles, donc c’est un peu compliqué pour nous, de pouvoir prendre en charge ce cas-là ».
Lors d’une conférence de presse, l’organisation féministe a insisté sur le fait qu’elle n’est pas habilitée à affirmer si le viol est avéré dans cette affaire, ce travail revenant aux autorités judiciaires. Mais elle appelle au respect de la procédure, et s’étonne notamment du fait que les passeports de la plaignante et de son conjoint ont été conservés par les gendarmes.
« Nous pensons que c’est vraiment un préjudice qui leur est infligé, parce qu’on ne peut pas admettre que dans un État de droit, sans raison apparente, on puisse priver des ressortissants de leur carte ou de leur titre d’identité… »
L’organisation affirme qu’« à aucun moment » une compensation financière n’a été demandé par la victime présumée. Le ministre Kouadio Konan Bertin a de son côté déposé plainte pour diffamation et a affirmé n’ « avoir rien à se reprocher » dans cette affaire.
Source: rfi