« C’est inhumain, ça n’a rien de politique… » Abdoulaye Bah a qualifié la maison centrale de Conakry
L’ancien président de la délégation spéciale de la commune urbaine de Kindia, n’a pas manqué de décrire les conditions de détention, à la maison centrale de Conakry.
Poursuivi pour des faits de fabrication, d’acquisition, de stockage, d’usage d’armes légères, de guerre et de détention de munitions, libéré sous conditions puis réincarcéré, Abdoulaye Bah est désormais libre comme près de 80 détenus politiques.
Ce cadre du principal parti d’opposition dénonce également la détention provisoire abusive, dont sont victimes de nombreux prisonniers.
« L’alimentation, vous avez un seul repas par jour et quelle qualité de riz, qu’elle sauce? On vous envoie ça vers midi ou 13 h dans des bassines d’aluminium qu’on utilise dans les cérémonies. Or il y a un budget pour nourrir les prisonniers. Facilement la promiscuité aidant, les maladies sont répandues. Autorités et populations guinéennes, vos prisons abîment l’avenir de la nation. La cale pour mineur compte plus de 400 jeunes. C’est inhumain, ça n’a rien de politique. La sûreté doit faire peau neuve. Les cellules sont occupées de la même manière que les cales négrières des années 1600 à 1800. Chacun a un matelas pourri plein de punaises. Vous avez des souris qui circulent dans la cale, vous avez 70 personnes dans une cale avec une seule toilette, une seule douche. Il y a certains qui ne peuvent pas se laver parce que la fille est longue et infinie. Il y a des cales de 63 personnes, tous entassés comme du bétail… »
Abdoulaye Bah et plusieurs autres « détenus politiques » ont été remis en liberté, par la junte militaire, au lendemain du coup d’Etat qui a renversé le 05 septembre dernier