Etats-Unis: violents incidents à Washington, le Capitole envahi par des manifestants pro-Trump

Le feuilleton de la présidentielle américaine n'est pas encore terminé. Donald Trump a appelé ce mercredi son vice-président Mike Pence à ne pas entériner la victoire de Joe Biden lors d'une session extraordinaire au Congrès, et a qualifié les élus républicains de "faibles" et "pathétiques". "Si Mike Pence fait la bonne chose, nous gagnons l'élection", a lancé le président sortant devant une foule de partisans réunis à Washington. "S'il ne le fait pas, ce sera une triste journée pour notre pays", a-t-il ajouté, laissant entendre qu'il doutait de l'attitude de son numéro deux.

Dans la foulée de cette déclaration, des milliers de manifestants favorables au président Donald Trump ont envahi a colline du Capitole à Washington, plongeant dans la confusion la session du Congrès qui devait confirmer mercredi la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle du 3 novembre.

Les manifestants ont fait irruption lors des débats de la Chambre des représentants, ont investi les terrasses du capitole et provoqué l'évacuation des bâtiments du Congrès, peu après que le vice-président Mike Pence eut annoncé qu'il ne pourrait pas s'opposer à la certification de la victoire de Joe Biden. "Nous reprenons la Chambre", "c'est notre parlement", a déclaré à l'AFP un manifestant anonyme.

Dans une lettre publiée quelques minutes avant l'ouverture de la session du Parlement américain, Mike Pence a expliqué que les "contraintes" de la Constitution ne lui permettaient pas de modifier les résultats du scrutin du 3 novembre, tels que transmis par les Etats, faisant savoir qu'il ne s'opposerait pas à la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle. Son rôle est strictement protocolaire. Il consiste à "ouvrir" les certificats envoyés par chacun des 50 Etats pour transmettre les votes de leurs grands électeurs.

Avant que les débats ne sombrent dans la confusion, qui perturbe la certification des résultats, Mitch McConnell, le chef de file des sénateurs républicains, avait déclaré que "si cette élection était invalidée sur la base de simples allégations des perdants, notre démocratie entrerait dans une spirale mortelle".

"Nous n'abandonnerons jamais. Nous ne concéderons jamais", avait également martelé Donald Trump, quelques minutes avant que le Congrès ne débute l'enregistrement des votes des grands électeurs en faveur de son adversaire démocrate.

L'ancien homme d'affaires, qui refuse toujours de reconnaître sa défaite et est de plus en plus critiqué dans son propre camp. En Géorgie, le candidat démocrate Raphael Warnock a battu la sénatrice républicaine Kelly Loeffler et est entré dans l'histoire en devenant le premier sénateur noir élu dans cet Etat du Sud.

"Ce qui s'est passé hier (mardi) soir est extraordinaire", a déclaré sur CNN ce pasteur de 51 ans d'une église d'Atlanta où officiait Martin Luther King. L'autre démocrate en lice, Jon Ossoff, semblait lui aussi en position de créer la surprise face au sénateur républicain David Perdue. Lors d'une déclaration faite ce mercredi matin, il a revendiqué sa victoire : "Géorgie, merci pour la confiance que vous m'avez accordée". Les grandes télévisions américaines ne l'ont cependant pas encore désigné comme vainqueur.

Si sa victoire se confirme, Jon Ossoff deviendrait, à 33 ans, le plus jeune sénateur démocrate depuis... Joe Biden (en 1973). Les démocrates auraient alors 50 sièges au Sénat, comme les républicains. Mais comme le prévoit la constitution, la future vice-présidente Kamala Harris aurait le pouvoir de départager les votes, et donc de faire pencher la balance du côté démocrate.

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