Enseigner la liberté d'expression à des enfants est dangereux à Hong Kong. Ainsi, un professeur d'école primaire a perdu son poste après avoir été accusé d'avoir «diffusé un message à propos de l'indépendance» du territoire.

Le bureau d'éducation d'Hong Kong a ainsi retiré sa licence d'enseignant au concerné. Une décision prise «dans le but de protéger les intérêts des étudiants et sauvegarder le professionnalisme des enseignants ainsi que la confiance du public», d'après un communiqué relayé par le Guardian.

Selon des médias locaux, il est notamment reproché à l'enseignant d'avoir diffusé une vidéo avec un activiste pro-indépendance, avant de demander aux élèves de discuter de la liberté d'expression. Il aurait également questionné les enfants sur les raisons de défendre l'indépendance d'Hong Kong d'après la vidéo.

De telles actions sont condamnées par la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin depuis plusieurs mois. Celle-ci avait été votée après plusieurs mois de manifestations très importantes demandant à la Chine de ne pas intervenir dans la vie politique quotidienne des Hongkongais.

Le renvoi de cet enseignant a été condamné par le syndicat des professeurs professionnels de Hong Kong. L'organisation reproche notamment au bureau de l'éducation de ne pas avoir conduit une enquête avant de prendre sa décision.

L'affaire est rapidement devenue nationale, au point que la cheffe du gouvernement Carrie Lam prennent la parole sur le sujet. «S'il y a une petite partie des enseignants qui utilisent leurs responsabilités pour diffuser de mauvais messages, pour promouvoir des malentendus sur la nation, pour diffamer le pays et le gouvernement de Hong Kong sans raison, alors cela devient un problème sérieux», a-t-elle déclaré. De quoi donner le ton pour les prochaines affaires similaires.