Des policiers se servent d'une femme comme bouclier humain
La Guinée, secouée depuis des mois par de violentes manifestations, vient d’enregistrer un nouveau dérapage de ses forces de sécurité. Quatre policiers ont été filmés à leur insu dans une scène qui se serait déroulée à Wanidara (banlieue populaire de Conakry), en train de se servir d’une femme comme bouclier humain, pour se protéger des jets de pierres de manifestants très remontés.
L’origine de la vidéo n’est pour le moment pas connue, mais son succès sur les réseaux sociaux ne souffre d’aucune contestation. Publiée mercredi soir, la vidéo a été vue plusieurs milliers de fois par les internautes, qui ne tarissent pas de commentaires parfois très virulents à l’encontre des forces de l’ordre guinéennes et des autorités de leur pays en général.
Pour l’heure, la principale accusée, la police guinéenne, n’a pas réagi pour éventuellement démentir l’authenticité de la vidéo. Cependant, le policier qui maintenait la femme dans sa situation de bouclier humain a été mis aux arrêts, si l’on s’en tient aux propos du directeur général de la police guinéenne, le général Ansoumane Baffoe Camara. Ce dernier est d’ailleurs resté avare en informations, se refusant à tout autre commentaire.
Dans la vidéo, l’on peut clairement voir l’un des quatre policiers en train de pousser la femme devant lui, contre la volonté de celle-ci, pour se protéger des pierres lancées par de jeunes manifestants en supériorité numérique évidente. Un peu plus tard, voyant avancer vers eux les protestataires courroucés, les policiers s’enfuient, non sans emporter avec eux leur ‘‘bouclier’‘, que s’est chargé de soulever d’un seul bras le policier qui maintenait la femme devant lui, plus tôt.
La pauvre femme a fini par se retrouver au sol plus loin, toujours maintenue par le même policier qui, visiblement, n’avait pas l’intention de se séparer de son ‘‘bouclier’‘ de si tôt. La vidéo s’arrête là, montrant les policiers à plusieurs mètres des jeunes gens armés de pierres, les deux groupes se jaugeant de loin en s’injuriant et en se lançant cailloux contre gaz lacrymogènes.
L’infortunée dame, qui semblait s‘être retrouvée au mauvais endroit et au mauvais moment, a laissé entendre aux médias qu’elle avait fini par se rendre à l’hôpital, car blessée. Elle est ensuite rentrée chez elle, reprenant le cours de sa vie, comme si de rien n‘était.