Le personnel du restaurant traiteur le Damier, situé à Kouléwondy dans la commune de Kaloum, est dans l’impasse suite au départ inattendu du patron français André Chapron. La scène est assimilable à de la fuite.

Avec un effectif de 32 salariés, la plupart des employés de cette unité ont un contrat à durée indéterminé (CDI), dont le salaire minimum d’insertion payé est de 500.000 GNF. La plus ancienne salariée (caissière) du Damier à un actif de 29 ans.

Pour Pascal Tonguino, le chef cuisinier , qui a aussi plus d’une décennie passée dans ce restaurant très convoité à Conakry raconte que c’est le 2 août 2019 que le patron André Chapron a convoqué une réunion extraordinaire à l’intention des travailleurs, dans le but d’avertir que dans un bref délai, il va mettre les clés sous le paillasson. La fermeture officielle programmée au mois de novembre, le patron du restaurant Le Damier a aussi indiqué que la maison est vendue, mais rassuré que le contrat avec le personnel continuerait.

Soucieux de leur sort, les employés ont exigé le paiement de leur règlement avant la fermeture du restaurant. Le patron André s’engagea alors à payer ses travailleurs au plus tard fin octobre 2019 avant de restituer le local au propriétaire.

Au début du mois d’octobre, le responsable du restaurant programme une partie des travailleurs pour leur paiement, chose qui n’a été respectée. Ensuite, le 3 octobre dernier, le personnel constate avec surprise l’absence du chef, sous prétexte qu’il est en congés maladie en France.

Longtemps absent sans faire signe de vie, au bout de quelques temps, M. Chapron appelle un travailleur du restaurant pour l’expliquer qu’il a dépêché un intermédiaire qui sera chargé de régler tous les problèmes. Malheureusement, aux dires des employés, cette personne n’est jamais venue au rendez-vous dans le but de satisfaire les salariés.

Des semaines d’après (2 novembre 2019), un homme se présenta du nom de Diawara, ce dernier sous la recommandation de M. André Chapron dit devoir vider les lieux. Frustrés de cette attitude, les salariés refusent d’obtempérer.

Mis au parfum du départ désormais définitif de leur patron, des membres du personnel constituèrent alors une délégation pour aller à la Résidence 2000 où logeait M. CHapron. A leur grande surprise, ils ont trouvé son domicile en train d’être vidé de tout. Les biens, en croire certaines sources, vendus à de tierces personnes.

Saisit de la question, l’Inspection générale du Travail avait plusieurs fois tenté de le joindre pour la convocation en rapport avec son avocat (Me Djibril Kouyaté), mais en vain. L’Inspection générale du Travail saisit à son tour le Tribunal du travail de Mafanco, commune de Matam, dans un courrier du 23 Octobre 2019. Mme Faber Zénab Camara avait alors transmis « le conflit opposant M. TQONGUINO Pascal et 31 autres pour licenciement au Restaurant le Damier ».

Interpelé par les travailleurs du Damier afin d’élucider ce problème devant les juges, depuis lors le nommé Diawara qui représente le français André Chapron ne s’était plus présenté ni au Damier, ni chez les juges de Mafanco. Depuis cette date, le dossier reste désormais bloqué, en attendant un dénouement heureux.

Aux dires de la plus ancienne salariée du restaurant, «c’est un défi pour nous travailleurs du damier ! Après 30 ans d’expériences, nous pouvons faire quelques choses, c’est un challenge à gagner. Nous sommes en train de reconstituer les lettres de partenariat afin de redorer notre image de marque, notre image d’antan, pour que le restaurant soit encore opérationnel comme avant, le damier continue à fonctionner et il continuera. Nous avons signalé le problème au ministère du Tourisme et de l’hôtellerie en vue de nous apporter leur assistance » a confié la caissière.

En dépit du départ de son patron français André Chapron le 2 octobre dernier, le fameux restaurant le Damier essaie de recoller les morceaux, sans Chapron.