Guinée : Démission de Maître Cheick Sacko, un non événement
Le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Maître Cheick SACKO , par une lettre du 20 mai 2019 signée sans cachet avec objet « démission du Gouvernement » dit avoir tiré les conséquences du silence du Président de la République depuis le 4 avril 2019, suite à leur entretien lui demandant de le remplacer dans ses fonctions de Ministre de la Justice et démissionne a-t-on apprit ce matin dans les lignes d’un journal International. A l’analyse, cette lettre de démission soulève au moins deux inquiétudes majeures :
- Il écrit dans le deuxième paragraphe, « je n’ai pas été associé à la rédaction de la nouvelle Constitution en ma qualité de Garde des Sceaux, … ». Cela voudrait-il dire en clair que s’il avait été associé il n’allait pas rendre sa démission ?
Maître Bilivogui, un avocat, à qui nous avions posé la question de savoir si c’est une obligation d’associer le Ministre de la Justice au projet de la Constitution du pays a répondu en ces termes « Notre Ministre, Cheick Sacko n’est pas constitutionnaliste à ce que je sache. C’est un avocat de droit commun et l’ancienne constitution n’a pas été élaborée par l’ex Ministre de la Transition en son temps. Le Président est libre d’attribuer le projet à d’imminents constitutionnalistes ». En clair sa présence n’est pas une obligation. Pourquoi se base t-il sur cet alibi pour démissionner.
- La lettre au chef de l’Etat date du 20 mai et c’est hier dans les pages d’un journal international que la presse nationale a été informée. Nous savions bien la haine viscérale de cet homme envers la presse nationale, l’annonce de sa démission, du moins, s’il travaille pour le peuple guinéen, payé par les fonds des contribuables guinéens, il a le devoir de l’annoncer d’abord à ce peuple. Un Ministre de la Justice et Garde des Sceaux de surcroît qui viole la loi sur la Liberté de la presse et emprisonne les journalistes peut-il être donneur de leçon de démocratie ?
« J’ai eu le plaisir et l’honneur de vous servir ainsi que le gouvernement et le peuple de Guinée avec dévouement et loyauté durant cinq années et cinq mois » a-t-il écrit à la fin de sa lettre. Selon une source proche de l’ex Ministre, ces cinq années ont été passées dans un hôtel de la place sur le dos du contribuable guinéen. Et pourtant le dossier des victimes des massacres du 28 Septembre et la construction d’une prison digne de ce nom sont restés sans suite favorable. Sa démission serait-elle la conclusion de ses échecs ? L’avenir nous le dira.
La rédaction de www.guineesite.com