La DG du port de Conakry enfonce son adjointe : ‘’J’ai signé, elle a cacheté’’ le contrat avec Albayrak
La directrice générale du port autonome de Conakry et son adjointe se sont crêpées les chignons en début de semaine devant des employés dudit port qui protestaient contre la signature du contrat de concession avec la turque Albayrak.
Hawa Keita, patronne du port de Conakry, affirme avoir associé son adjointe à la signature du contrat. ‘’En allant signer le contrat, quand le ministre m’a donné l’heure, j’ai appelé mon adjointe et on est allées à deux. Il n’y a pas eu de discussions entre nous’’, raconte-t-elle à des travailleurs qui réclament la vérité sur la concession de la zone Ouest du port.
‘’Comme je suis la directrice, j’ai signé, elle a cacheté. C’est nous deux qui avons signé le contrat. A aucun moment, elle ne m’a dit de ne pas signer’’, jure la directrice générale du port.
Aissata Aribot, l’adjointe à la directrice générale du port de livrer sa part de vérité aux travailleurs. ‘’Le contrat nous a été transmis le jeudi. J’étais dans la salle de conférence avec Kalil et Laye Sakho. Kalil m’a dit que la directrice générale lui a remis une copie du contrat’’, mentionne-t-elle en langue locale soussou.
‘’Il était midi. Je suis allée dans le bureau de la directrice. Elle m’a dit que le ministre lui a demandé d’aller signer le contrat à 15h. Je lui ai demandé si on pouvait consulter les autres directeurs sectoriels du port, elle a répondu non’’, révèle dame Aribot, qui poursuit : ‘’A 15h, elle a envoyé sa secrétaire me chercher pour qu’on aille signer le contrat. Les autres n’étaient pas au courant’’.
‘’Etant l’ordonnatrice principale au port, c’est elle qui signe tous les contrats, pas moi. Elle avait son cachet et son stylo. Elle a fait sortir son cachet et apposé sa signature sur le contrat. Elle m’a ensuite passé le document, je l’ai cacheté. En principe, la personne qui signe cachette. Mais comme c’est ma grande sœur, tout ce qu’elle me demande, on le fait ainsi’’, assure Aissata Aribot, avant de se faire copieusement huer par les travailleurs qui réclament désormais son départ avec la directrice générale.