Egypte : scrutin présidentiel sous haute surveillance

Le groupe Etat islamique a promis de perturber les élections qui vont durer trois jours. Abdel Fattah al-Sissi est assuré d'être réélu.

Dans le pays le plus peuplé du monde arabe (100 millions d'habitants) quelque 60 millions d'électeurs, vont voter lundi, mardi et mercredi. Les résultats seront proclamés le 2 avril. Si l'issue du scrutin ne fait guère de doute - archi-favori Abdel Fattah al-Sissi, 63 ans, est assuré de décrocher un deuxième mandat -, le vote va se dérouler sous haute tension.

Deux policiers ont été tués samedi dans un attentat à Alexandrie (nord), deuxième ville du pays, par le groupe Etat islamique (EI) qui a promis de s'en prendre aux élections.

Policiers et militaires ont pris position dans les bureaux de vote et mis en place des postes de contrôle à proximité pour maintenir la sécurité durant les trois jours de vote. Et l'armée a acheminé des véhicules blindés dans plusieurs points du Caire.

Après que tous les autres candidats potentiels ont été évincés ou emprisonnés, Moussa Mostafa Moussa, 65 ans, chef du minuscule parti libéral Al-Ghad, est non seulement l'unique concurrent mais aussi... un partisan déclaré du président en place. Il s'est lancé dans la course pour lui éviter une situation de plébiscite, tout en se défendant d'être une « marionnette » à son service.

En 2014, l'homme fort du pays s'était déjà confronté à un unique adversaire : Hamdeen Sabbahi, figure connue de la gauche. Il l'avait emporté avec 96,9 % des voix.

Répression contre l'opposition islamiste

Alors que la révolution de 2011 avait suscité des espoirs de liberté chez les Egyptiens, sept ans plus tard, l'ancien maréchal dirige le pays d'une main de fer. Cinquième président égyptien issu des rangs de l'armée depuis la chute de la monarchie en 1952, il a engagé une répression implacable contre l'opposition islamiste, mais aussi libérale et laïque.

Sur le plan sécuritaire, l'Egypte a été frappée par de nombreux attentats djihadistes depuis 2013, après la destitution par l'armée, alors commandée par Abdel Fattah al-Sissi, de l'islamiste Mohamed Morsi, premier président égyptien élu démocratiquement mais devenu rapidement impopulaire. Plusieurs milliers de partisans de l'ex-président islamiste ont été tués ou emprisonnés, et des centaines, dont Mohamed Morsi lui-même, ont été condamnés dans des procès de masse expéditifs.

Une grande opération des forces de sécurité a été lancée en novembre 2017 pour rétablir la sécurité dans le nord de la péninsule du Sinaï (est), où sévit une branche locale de l'EI. Elle a fait plus de 100 morts parmi les djihadistes.

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