''Nous allons créer l’emploi pour eux afin que les enfants et les jeunes qui sont dans les bars ou autour du thé quittent'' dixit Soriba Kissing Camara, tête de liste du mouvement Boffafé.

Veillez-vous présenter ?

Je suis Maître Soriba Kissing Camara, Huissier de justice, tête de liste indépendant du Mouvement Boffafé aux élections communales ce jour 4 février 2018 pour la circonscription électorale de la Commune urbaine de Boffa.

Quelle est votre impression sur le déroulement de ces élections à cette mi-journée ?

Mon impression est bonne, pour le moment il n’y a pas d’incident, pour le moment ça se passe bien parce que j’ai déployé plus de 200 personnes sur le terrain. J’estime que tout ce passe bien pour le moment. Il y a des petites imperfections, des anomalies mais c’est des anomalies mineures.

La participation à Boffa à mi-journée tourne autour de 40%, quel est votre point de vue par rapport à cette faible mobilisation des électeurs ?

Bien moi je ne sais pas. Ça, c’est votre appréciation. Toutefois si cela est vrai, elle s’expliquerait par deux possibilités :

  • Premièrement, il y en a ceux qui attendent le soir pour éviter les files d’attentes devant les bureaux de votes, ils peuvent venir vers la fin pour voter.
  • La deuxième possibilité ce qui peut même être possible il y a les gens qui sont découragés à travers les multiples élections. A leurs yeux ces élections n’apportent rien à leur quotidien.

Donc les gens considèrent cela comme amusément. Pour eux ce n’est pas la peine de se déplacer, je m’occupe de mes petits problèmes, de mes petits soucis à régler que d’aller voter pour quelqu’un que je ne connais même pas. Ils n’ont pas confiance à l’homme politique, ils sont découragés.

Donc comme je l’ai dit au départ ça ne peut être que les deux causes : il y a en qui attendent vers la fin pour venir voter, deuxième raison qui est possible les gens sont fatigués des élections qui n’apportent rien à leur quotidien.

Maitre vous avez accompli votre devoir civique le matin ?

Oui je l’ai fait dans mon district à Walia centre. Cela s’est très bien passé, j’ai voté avec mes parents comme d’habitude. J’ai toujours voté ici avec ma famille.

Etes-vous sûr après les élections de rafler la majorité des conseillers de la Mairie ?

Je suis très confiant parce que j’avoue que moi, c’est la population de Boffa, les sages,les jeunes et les femmes qui sont venus me voir à la maison avec mes parents pour me proposer le poste de la Mairie de Boffa. C’est avec la famille que j’ai accepté et nous avons fait une liste indépendante qui rassemble les populations de Boffa. Ce n’est pas avec un parti politique qui divise parce que les partis politiques ne proposent rien, ils n’ont aucun projet de société.

C’est pourquoi j’ai dit que je préfère une liste indépendante qui s’appelle Boffafé, c’est –à-dire un mouvement pour Boffa, un mouvement regroupant tous ceux qui sont de Boffa d’ici et de l’extérieur, même les fonctionnaires. Donc la liste regroupe tous ceux qui veulent le développement de Boffa. Donc c’est cette liste que nous avons constituée. Il y a des jeunes, des femmes, des ouvriers et des intellectuels qui représentent le peuple de Boffa.

Ainsi avec notre projet de société on est parti rencontrer la population à la base nous sommes partis dans les districts, les hameaux les plus reculés pour rencontrer tout le monde et dans plusieurs localités.

Ils ont compris que nous voulons les aider. Au fait, nous avons remarqué qu’il n’y a pas de routes, pas d’écoles. Nous leur avons expliqué notre projet de société. Ils ont compris et y ont adhéré car ils ont compris que nous sommes leur fils et ne pouvons jamais leur mentir. Donc aujourd’hui presque tout le monde adhère à ce mouvement Boffafé. Nous allons utiliser notre énergie et nos relations pour les aider.

C’est ainsi que les ressortissants de Boffa à l’extérieur m’ont adressé un courrier. Ceux du Canada, des Etats-Unis d’Amérique, de la France, du Danemark et de l’Espagne l’ont fait. Ils m’ont envoyé des lettres pour m’apporter leur soutien.

Les jeunes et les associations des femmes, tous veulent adhérer à notre projet de société pour que demain qu’on puisse construire des écoles pour les enfants, qu’ils puissent étudier de la maternelle à l’Université ici à Boffa. Nous allons créer l’emploi pour eux afin que les enfants et les jeunes qui sont dans les bars ou autour du thé quittent. On va créer une agence municipale d’emplois jeunes et aider les femmes pour leur autonomisation.

Elles vont se retrouver dans une maison pour monter des projets accompagnées des spécialistes, des bailleurs de fonds. Elles peuvent obtenir de l’argent pour leur autonomisation. Nous allons essayer de protéger notre environnement car aujourd’hui 70 %, vous n’êtes pas sans savoir que le charbon qu’on utilise à Conakry vient de Boffa. Ils sont en train de détruire nos forêts et nous allons mettre fin à cela.

Nous allons également développer la culture et la religion. Boffa est le berceau de la civilisation guinéenne et les deux religions cohabitent ensemble depuis longtemps sans aucun problème. L’église est là depuis plus de 100 ans il y n’a aucune rénovation.

Boffa n’a connu aucune évolution. Il n’y a pas d’hôtel, pas d’université, pas assez de mosquéeset celles qui existent sont abandonnées. Les enfants font des kilomètres, très loin pour aller à l’école.

Nous nous sommes dit qu’il est temps de mettre fin à cela. Il n’y a pas de centre de santé et quand les femmes sont en état de famille, il faut les mettre dans un hamac pour les transporter dans les centres de santé médiocre où il n’y’a pas de médecin, ni de sage-femme.

Nous leur avons dit, si vous voulez changer tout cela, venez, nous allons vous ensemble trouver la solution à nos problèmes. Aujourd’hui tout le monde votera pour nous, ils vont voter pour nous et que nous allons avoir la Mairie afin de se mettre à leur disposition pour les aider à sortir de cette pauvreté extrême.

C’est un projet très ambitieux, vous aurez les moyens pour pouvoir arriver ?

Oui, j’ai les moyens, c’est la solidarité des Boffakas. C’est aussi l’esprit ; ce n’est pas l’argent seulement, nous allons travailler ensemble pour développer Boffa.


Gregoire Ankou, depuis Boffa pourguineesite.com

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