Tiassalé : Lésé dans le partage du butin, un mineur livre les membres de son gang
A travail égal, rémunération égale. Ce principe qui devrait pourtant garantir de bonnes relations entre des entités qui font des choses ensemble, des criminels officiant à N'Zianouan, localité dépendant de Tiassalé, l'ont foulé au pied. Et aujourd'hui, ils en payent le prix.
En effet, à en croire nos sources, dans la nuit du mardi 31 octobre au mercredi 1er novembre 2017, la seule pharmacie de N'Zianouan, dénommée « Moayé » et qui fait le bonheur de cette population cosmopolite, est victime d'un cambriolage. Les scélérats qui s'y introduisent, après avoir sauté l'anti-vol de la fenêtre du pharmacien, vident la caisse de la somme d'un peu plus d'un million de F Cfa.
Informé de cet acte de banditisme, l'adjudant-chef Brindou Edmond, commandant de la brigade de gendarmerie de Tiassalé, instruit rapidement ses hommes sur la nécessité d'ouvrir une enquête. Il tient à ce que les auteurs de cette forfaiture ne circulent pas librement, alors qu'ils ont commis un acte de malfaisance.
C'est ainsi que le vendredi 3 novembre 2017, les gendarmes débarquent à N'Zianouan et se mettent aussitôt à la tâche. A force de perspicacité, ils parviennent à identifier les zones à hauts risques de la bourgade, où les malfrats semblent se retrancher. Notamment, le quartier « Terre rouge », qui borde le fleuve N'Zi. Les investigations que les hommes de la maréchaussée mènent, les conduisent sur une piste. La piste d'un jeune garçon répondant au nom K.K.J. dit « Aghin ». Il est âgé seulement de 15 ans. Mais quel talent fou, dans le domaine dans lequel il s'illustre le plus. A savoir, le banditisme.
Le dimanche 5 novembre 2017, le jeune suspect est appréhendé. Interrogé, le garnement passe à table. Mais quand il s'agit pour les enquêteurs de savoir avec qui il a opéré, le mauvais petit garçon observe la loi de l'omerta. Prouvant que c'est un dur à cuir.
Mais alors qu'on pense qu’il va camper sur cette même position de « Nous pas bouger », le gamin en conflit avec la société, rentre soudainement en colère et lance aux gendarmes, qu'il est prêt à parler. « Chef, je vais tout vous dire. Mes salauds de complices ne méritent pas que je les couvre. ! ». Et là, dans son audition, on comprend sa colère et son revirement de situation inattendu.
Ainsi, de lui, on apprend avec qui il a opéré. Il balance donc Bléhouin Constant, un coiffeur au grand jour, qu'il présente comme le chef du gang qui recrute chaque fois des comparses, pour aller commettre des forfait. Cela fait, il dénonce les autres membres de la bande, que sont Ballo Mohamed, Kouamé Kouamé Moïse et Kambé Adamo.
Après avoir ainsi livré les autres avec lesquels il soutient avoir cambriolé la pharmacie, le jeune animateur de la pègre justifie la dénonciation des autres. En effet, à l'en croire, après le cambriolage de l'officine qui leur rapporte la somme exacte de 1 200 000 F Cfa, il reçoit comme part du butin, la « minable somme » de seulement 16 000 F Cfa.
En dépit de sa grogne, les autres lui demandent d'aller se faire voir ailleurs. Sous prétexte qu'il n'est qu'un gosse, qui ne saurait faire quoi que ce soit avec beaucoup d'argent. Et ce qui l'énerve encore plus, note K.K.J., c'est que le téléphone-portable qu'il s'est offert avec sa maigre part du butin, lui a été volé. Lésé dans le partage du butin, associé au vol de son téléphone-portable, ont suffi à amasser en lui, une somme de frustrations. Des frustrations qui, à ses yeux, ne méritent pas qu'il couvre les autres et qu'il trinque tout seul, à leur place.
Alors, sur les précieuses informations qu'il donne, les quatre autres ne tardent pas à être chopés par les éléments de la gendarmerie.
Ces derniers, conduits également à la brigade de gendarmerie de Tiassalé et interrogés, ne se reconnaissent pas du tout dans les accusations de « Aghin ». Mais lorsqu’arrive la confrontation, ils ne tiennent pas la route avec l'accusateur qui leur cloue le bec. Ils abdiquent, rapportent encore nos sources. Déférés devant le parquet à Tiassalé, ils sont mis à la disposition d'un juge d'instruction. De gros ennuis à l'horizon pour eux.