Zimbabwe : "ce n'est pas un coup d'Etat", assure l'armée après sa prise de contrôle de la capitale
Que se passe-t-il à Harare ? Des officiers de l'armée du Zimbabwe ont annoncé être intervenus dans la nuit de mardi 14 à mercredi 15 novembre pour éliminer des "criminels" proches du président Robert Mugabe mais ont démenti toute tentative de coup d'Etat contre le maître absolu du pays depuis 1980. L'entrée en scène de l'armée intervient en pleine crise ouverte entre Mugabe et le chef de l'armée après le limogeage la semaine dernière du vice-président du pays Emmerson Mnangagwa, longtemps présenté comme son dauphin.
Dans un message lu dans la nuit à la télévision nationale, le général Sibusiso Moyo a affirmé que l'armée n'avait pas mené de "coup d'Etat contre le gouvernement". "Nous ne faisons que viser les criminels qui l'entourent", a-t-il poursuivi, "dès que notre mission sera accomplie, nous nous attendons à ce que la situation retourne à la normale". "Nous assurons à la Nation que son Excellence le président (...) et sa famille sont sains et saufs et que leur sécurité est garantie", a-t-il également ajouté.
Echanges de tirs et mouvement de chars
Des échanges de tirs nourris ont pourtant été entendus dans la nuit de mardi à mercredi près de la résidence privée de Robert Mugabe dans la capitale Harare, a rapporté sous couvert de l'anonymat à l'AFP un témoin, résident dans le quartier de Borrowdale. "Peu après 2h du matin (1h, heure de Paris), nous avons entendu environ 30 à 40 coups de feu tirés pendant trois à quatre minutes en provenance de sa maison", a-t-il affirmé. Mardi, un convoi de blindés avait été observé en mouvement près de la capitale, nourrissant les rumeurs d'un coup d'Etat militaire en préparation contre le président. Selon l'agence Reuters, des soldats bloquent mercredi les routes menant aux principaux bureaux gouvernementaux, au parlement et aux tribunaux dans le centre de la capitale.