Fête Internationale des femmes : La vie d’une étudiante handicapée pas comme les autres
A l’occasion de la célébration de la fête internationale des femmes, célébrée ce mardi 8 mars 2016 au palais du peuple, notre confrère du GUINEE24 s’est intéressée à la vie d’Issa Sy handicapée pas comme les autres. Malgré son handicap, elle se bat pour ne rien envier des autres.
Au cours de cette journée, elle implore le soutien de tout le monde, les autorités en premier lieu. Mais elle a déjà des atouts. Etudiante en première année pharmacie à l’Université Koffi Annan, âgée de 28 ans et orpheline de père Issa Sy a commencé à aller à l’école dans son village natal de Faramerédjeboun. Son CM2 en poche quelques années plus tard, elle atterrit ensuite à Dinguiraye ville et plus précisément au Collège Elhadj Oumar Tall. Courageuse et déterminée, elle décroche le bac l’année passée. Orientée à l’Université Koffi Annan, cette année, elle arrive à Conakry et est hébergée par un cousin à Hamdallaye Pharmacie.
En effet, pour se rendre à l’école, elle s’est attachée les services d’un moto-taxi, moyennant 15.000 GNF, l’aller-retour.
Et arrivée à l’école pour se rendre en classe, elle monte les escaliers afin de rejoindre sa salle de classe, l’étudiante se draine avec ses deux jambes ramollies jusqu’au quatrième étage pour rejoindre ses camarades.
En classes, ne pouvant se servir de ses mains, elle utilise ce qui lui reste de pieds pour écrire.
« A l’école, je mets le cahier sur les pieds pour écrire, cela depuis l’école primaire », a-t-elle expliqué.
En dépit de son handicap plutôt lourd, elle fait certains travaux ménagers parce que ne voulant pas endosser le costume d’être exceptionnelle que certains voudraient lui faire porter. Mais elle a le courage et l’honnêteté d’admettre que le handicap impose des limites.
« Quand je vois mes amies faire des travaux ménagers, je m’efforce de les imiter. Mais arrivée à un certain niveau, je sens en moi que je suis handicapée. Pour autant, je fais des travaux domestiques comme le linge ou encore laver les marmites et bien d’autres ustensiles de cuisine », a-t-elle déclaré au micro de GUINEE24.
Moderne et en phase avec son temps, Issa a bien entendu un téléphone. Ces bouts-de-bras lui servent à composer les numéros et à émettre les appels.
« Quand j’ai besoin d’appeler quelqu’un, je prends le téléphone comme vous le voyez et je compose le numéro. Je fais la même chose quand je veux écrire un message », affirme t-elle.
Dans son université, elle est aimée et appréciée par ses camarades pour son courage et la réalisation de ses rêves. Elle sollicite l’aide de tout le monde. Son besoin le plus immédiat étant un ordinateur lui permettant de faire ses recherches.
Le fondateur Dr Ousmane Kaba, voyant le courage et la détermination de cette handicapée, promet de lui chercher une chambre à coté de l’université pour lui faciliter le déplacement et promet de l’offrir un ordinateur qui pourra transcrire les cours en écriture.
Balla Yombouno, pour guinee24.com